Pollution numérique : Comment un site web peut-il polluer ?
Qu’est-ce que la pollution numérique ?
La pollution numérique, même si elle est invisible à l'œil de l'utilisateur, existe bien.
Le numérique, c'est le fonctionnement global d'Internet. Ce sont nos sites web, nos applications, le cloud, nos plateformes SVOD comme Netflix, Amazon Prime, Disney +. Ce sont aussi les serveurs et la fabrication de tous les terminaux. L'impact environnemental du numérique regroupe l'ensemble des effets des technologies de l'information et de la communication sur l'environnement.
On n'y pense pas forcément, mais oui un site web pollue avec sa consommation sur nos écrans. Il ne faut pas simplement penser à la création du site ou son affichage sur un terminal, mais il faut penser à tout l'éco-système qui l'englobe et c'est très vaste.
Quels sont les impacts du numérique sur l’environnement ?
Si l'univers numérique était un pays, il serait le 5e plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre (GES), et cette proportion ne va faire qu'augmenter ! On estime un triplement des impacts environnementaux entre 2010 et 2025.
4%, c’est la quantité d’émissions de gaz à effet de serre (GES) associée à l’alimentation électrique d’Internet, soit PLUS que le transport aérien et cette proportion ne va faire qu'augmenter !
En 2025, et au vu de l'évolution du numérique, on estime que les émissions mondiales de GES du numérique atteindront 5.5% !
Il est donc important de se tourner vers l’écoconception web.
Internet n’est pas immatériel
99% d’Internet passe par les câbles sous-marins. Vous le saviez ?
On peut facilement l’oublier, mais le réseau internet n’est pas immatériel.
💻 Il est composé d’équipements : ordinateurs, câbles, antennes, etc. Ces équipements stockent et transfèrent vos données (photos, vidéos, mails, sites) en continu.
🌏 D’ailleurs, vous connaissez le câble sous-marin qui fait plus de 6 800 km sous l’océan Atlantique pour rejoindre les Etats-Unis ?! C’est par là que passe le trafic Internet mondial.
Comment un site web peut-il polluer ?
1 - Un site web pollue par son activité et son affichage sur le navigateur
Un site web lourd et complexe avec beaucoup de visuels, de vidéos, qui met du temps à s’afficher sur nos terminaux, qui n’est pas optimisé, consommera plus de ressources. Cette consommation excessive de ressources aura donc un impact environnemental plus important qu’un site optimisé et allégé.
💻 Le poids d’une page web a été multiplié par 155 en 25 ans !
L’affichage d’une page web fait appel à des requêtes depuis le serveur pour charger la page, ces requêtes consomment de l’énergie, donc de l’électricité. Plus une page web est complexe et lourde plus il y aura de requêtes et donc plus le site consommera d’énergie.
L’écoconception web cherche l'efficience : en faire autant avec le moins de ressources possibles, éviter le surplus de fonctionnalités inutiles et privilégier l'accessibilité pour tous. En résumé : sobriété et simplicité sont les maîtres-mots.
L’écoconception web permet de réduire l’impact d’un site web ou d’une application sur l’environnement. Il suffit de mettre en place les bonnes pratiques.
2 - Un site web pollue par la fabrication des terminaux pour y accéder (téléphones, ordinateurs, tablettes...)
La fabrication des équipements et terminaux a le plus fort impact, de 59 % à 84 % du total des impacts selon GreenIT. C’est pourquoi, il est recommandé de garder le plus longtemps son matériel ou de penser au reconditionné 😉
D’après une étude de l’ADEME, l’achat d’un smartphone reconditionné permettra d'éviter l’extraction de 82kg de matières premières et d’éviter également l'émission d’environ 25kg de gaz à effet de serre (GES) par année d’utilisation.
3 - Un site web pollue à cause des data centers et de son hébergement.
Et oui, derrière Internet, il y a les fameux data centers (centres de données). Ce sont d'immenses bâtiments qui fonctionnent 24/7 et donc consomment énormément d'électricité, mais aussi de l'eau pour leur refroidissement. D’ailleurs, l'électricité utilisée par les data centers provient majoritairement d'énergie fossile comme le charbon. Il faut noter qu'il y a heureusement des avancées positives ces dernières années dans ce domaine.
Les data centers consomment 2% de l'électricité mondiale.
En lien avec ces data centers et l'hébergement, de nombreux équipements sont nécessaires. On peut lister les groupes froids, les groupes électrogènes, les onduleurs, mais aussi les serveurs, les switch... Bref une multitude d'objets, de processus et de ressources dont on ne connaît pas forcément l'existence pour afficher un site web.
Source : GreenIT et Frédéric Bordage, Ecoconception / les 115 bonnes pratiquesSource : ADEME
Publié le 26 février 2024 par Margaux - Designer éco-responsable